Résumé de l'ouvrage

la peur de dire non, des stratégies inadaptées et l’obsession du « règlement » … ou comment rendre ineffective une coopération qui pourrait être efficace

 

Je crois en l’avenir de l’Europe comme Pascal faisait le pari de l’existence de Dieu… mais quel pari ! L’Europe avance, cahin-caha, mais la problématique du développement ne change guère or elle doit faire face à la poussée grandissante des peuples du monde. Pour une grande politique étrangère, il lui faut d’urgence changer l’esprit, l’approche et les méthodes de sa coopération.

 

1 - CONNAITRE LE CONTEXTE … « l’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances … » *

 

Résumé du chapitre

 

Pilier de la nouvelle société façonnée par les progrès techniques et sociaux du siècle passé, le petit bourgeois européen est rongé par l’égocentrisme et la peur de l’autre, anesthésié par des décennies d’utopies marxisantes et meurtrières, et malade d’une bien-pensance dont les « valeurs » ne sont plus passées au crible d’une quelconque pensée critique mais simplement adoubées par le chœur des « intellectuels » à la mode qui s’agitent dans les « Saint Germain des Prés » européens. D’après eux, notre homme a des droits, il a donc peur de les perdre… et n’ayant pas de devoir, il refuse de changer avec le monde. Il cultive allègrement les poncifs, erreurs et inepties du moment sur la pauvreté et le développement, sottises que lui ressassent indéfiniment les media, syndicats, associations ou partis bien-pensants et que n’osent pas déflorer les politiciens.

Davos pourtant, ni Porto Alegre ne sont la solution, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International sont à côté des problèmes, les Etats-Unis se font détester par leur politique primitive et l’Union Européenne n’a pas de politique. Ils n’ont pas compris que la « coopération » doit s’adresser aux peuples qui en attendent beaucoup au risque d’être déçus, et non pas être laissée à la mal-gouvernance de dirigeants dont la gestion devrait être sévèrement encadrée. Le service de l’intérêt général et la bonne gestion des finances publiques ne sont pas en effet, la préoccupation première des quelques familles ou clans qui gouvernent les pays partenaires.

Le développement n’est pas politiquement correct car la réalité ne l’est pas et vouloir l’appréhender par des a-priori idéologiques ou les bons sentiments, est une erreur majeure qui conduit inexorablement à l’échec puis au chaos. L’Europe n’a pas encore fait ses choix de puissance « émergente », elle reste fondée sur un substrat d’angélisme libéral et non-interventionniste, anti-colonialiste, écologisant, protecteur jusqu’au « droit de l’hommisme », nourri d’un curieux mélange de mollesse laisser-fairiste mais aussi de rigueur technocratique qui risquent de lui faire manquer ses prochains grands rendez-vous avec l’avenir du monde.

 

Questions posées

Le petit bourgeois européen … ou l’aliénation par le « penser faux » et la peur de l’autre

Il est l’homme nouveau de la moderne société à classe unique. Il est confortablement installé dans les « acquis » de ses pères et n’en veut plus bouger… au lieu de faire face, il s’abrite derrière ses « bêta bloquants » habituels, syndicats, associations, partis… unis dans le même combat pour la conservation économique et sociale…

Le « germanopratinisme », maladie de l’esprit originaire de la rive gauche parisienne, est un mal contagieux difficile à traiter qui bloque les « intellectuels » sur un discours désespérément « correct ». Ils ont abandonné Moscou, Pékin ou La Havane et pérégrinent maintenant dans « l’alter-monde » souffrant. Les intellectuels n’ont pas nécessairement l’intelligence du monde et nos grands vulgarisateurs attrapent au vol, les idées et les grandes causes qui passent… l’homme nouveau a des droits, peu de devoirs et n’est pas responsable... victime de la société, il est excusable de ses fautes… la marginalité est reine… et en fin de compte, il y a beaucoup « d’a-normaux » à la mode mais toujours aussi peu de génies au travail !

La bien-pensance et l’intolérance : de la compassion à la repentance puis à la régulation de la pensée… maladie de civilisation ou caprices de riches ?

Le petit bourgeois a peur. Il croit que le monde lui en veut. Le secteur public et les « jeunes », poussés par leurs militances politiques et syndicales, font un blocage sur le changement. Tous se rêvent fonctionnaires et jalousent les plus riches qu’il voient fort bien mais discernent mal les vrais pauvres, ceux du tiers monde, qui les guettent depuis les périphéries de leur forteresse sécurisée.

 

La pauvreté et le développement : de quoi parlons-nous ?

Le développement n’est pas politiquement correct parce que la réalité ne l’est pas… elle n’épouse pas les théories régnantes ni les bons sentiments …

…mais d’abord, poser le problème de fond : la population augmente et l’emploi ne suit pas, le secteur moderne est loin de suffire et le secteur informel est ignoré…or c’est là que vit ou survit l’immense majorité de la population des pays en développement.

Le tiers-monde entre en compétition… avec ou contre nous ? ou simplement sans nous ? l’export ou le marché intérieur ? une bulle chinoise dans quelque temps ? le développement, ce n’est ni Davos ni Porto Alegre, c’est plus difficile et moins folklorique !

 

Les poncifs, erreurs et contre-sens sur la pauvreté et le développement… la confusion passionnelle et compassionnelle

Ne pas confondre développement et « assistantialisme »… bénéficiaire passif ou acteur responsable ? c’est toute la question…

… et beaucoup d’autres inepties : le colonialisme et l’excuse de l’exploitation, la dette qu’il faudrait remettre, les termes de l’échange, la Politique Agricole Commune qui ruine les pays pauvres, l’illusion des annonces politiques et journalistiques …

Des demi-vérités, vraies erreurs ou inquiétudes indéfiniment ressassées finissent par devenir des dogmes ou se transforment en des peurs séculaires : les prophètes du réchauffement climatique après ceux du Club de Rome, le nucléaire ostracisé, les OGM que l’on fauche, … de la dictature du prolétariat à celle de l’écologisme ?

… enfin, les à peu près, idées fausses ou approximations des économistes, ingénieurs ou sociologues : attention aux standards, aux modèles et aux obsessions des spécialistes quand ils prétendent à la généralité.

 

Le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale sont souvent mis en cause… mais pas toujours pour leurs vrais défauts !

Le FMI est brutal mais ses patients n’auraient pas besoin d’avaler ses mauvaises médecines s’ils géraient mieux leurs finances…le nouveau rôle du FMI…

La Banque Mondiale cultive le paradoxe d’être arrogante et molle à la fois, elle se trompe souvent et a des engouements excessifs pour ses bons élèves « libéraux »… le discutable concept « d’export led growth » auquel se sont laissé prendre des générations d’économistes et de dirigeants … mais au-delà, qui s’occupe du marché intérieur et du secteur informel ?

 

La politique de l’éléphant et celle de l’autruche… ou comment braquer les peuples et conforter les élites dans leur clientélisme

La politique « primitive » des Etats-Unis… le désastre du Moyen-Orient, le prosélytisme des sectes et groupuscules religieux, les provocations géo-stratégiques en Asie et en Europe de l’Est…

La politique volatile de la Commission … les ratés de la coopération en Amérique du Sud et ceux du partenariat euro-méditerranéen, les bégaiements devant le problème israélo-palestinien, … le complexe « libéralisant » de nos Commissaires et maintenant (ultime abandon de responsabilité ?), la commodité de l’aide budgétaire dans une perspective résolument « laisser-fairiste » …

 

Les élites locales et la « gouvernance » … pourquoi ça ne va pas ?

Le service de l’intérêt général et la bonne gestion des finances publiques ne sont pas leur préoccupation première … quelques familles, clans ou ethnies seulement, tiennent le pouvoir politique, économique et culturel… corruption et mauvaise gestion sont générales, des raisons culturelles et sociologiques peuvent l’expliquer mais ne le justifient pas…

Les choix erronés ou démesurés de politiques publiques, de stratégies et d’investissements ruinent les peuples et les endettent…

Le développement n’est pas un problème d’argent mais de méthode et de confiance : l’argent public est mal dépensé et les investisseurs privés placent leur argent à l’étranger faute d’un cadre légal, judiciaire et institutionnel en quoi ils puissent avoir confiance …

 

…. Bref, les élites ne font pas leur travail et manquent sévèrement à leur devoir à l’égard de leur peuple et de leur pays …c’est pourquoi l' idée « d’appropriation » de l’aide par les dirigeants s’avère hors de propos et prétendre fonder la coopération sur leur sentiment de responsabilité civique et sociale, une lubie dangereuse. Cette belle idée n'est applicable qu'au niveau des communautés et groupes locaux où il existe le plus souvent, un sens profond de solidarité et de responsabilité. A ce niveau seulement, il faut la promouvoir ardemment.

 

 

2 - LES GRANDES TRISTESSES DE LA COOPERATION EUROPEENNE, … « les chants désespérés sont les chants les plus beaux, j’en connais d’immortels qui sont de purs sanglots… »*

 

Résumé du chapitre ... "errare humanum est, perseverare diabolicum"

 

L’histoire des dix dernières années de la Coopération européenne, lève le voile sur trois grandes erreurs dans lesquelles « le Diable » semble malheureusement, vouloir faire persévérer la Commission.

La première est la confusion des genres en parlant de partenariat. La belle idée d’appropriation est en effet, le fondement des processus « d’autonomisation » du développement lorsqu’il s’agit des activités et des acteurs économiques et sociaux de niveau local. Elle est en revanche, une lubie inopérante voire dangereuse lorsqu’on veut l’appliquer à la gestion de l’aide par les gouvernants nationaux sachant que les concepts d’intérêt général et de « gouvernance » sont encore loin de prévaloir dans leurs idiosyncrasies respectives. Les principes de co-décision et de co-direction dans l’orientation et la gestion de l’aide sont donc, le seul fondement possible d’un partenariat responsable qui ne relève ni de la tutelle coloniale ni d’un assistanat inconsistant. La Commission les pratiquait avec succès en Amérique latine et en Asie, elle a eu le tort de les abandonner il y a quelques années, en se défaussant de sa part de responsabilité dans la gestion de son aide.

La deuxième faute tient à une confusion stratégique étonnante qui, à l’image de la Banque Mondiale et de beaucoup d’autres, tend à privilégier le secteur « moderne » (si cher aux économistes bien qu’il ne crée que très peu d’emplois ! ) et à négliger le secteur « informel » qui à l’inverse, fait vivre entre 60 et 80 % de la population des pays en développement … Quant à la pauvreté urbaine, elle est pratiquement ignorée alors que c'est le défi du siècle ! Les approches des principaux instruments sont inadaptées : elles discourent de « bénéficiaires » au lieu de promouvoir des « acteurs responsables » ! Et que dire des approches sectorielles ou de l’aide budgétaire dont la mauvaise gestion par des élites mal préparées et insuffisamment soucieuses du bien public, ne fait qu’entretenir le cercle vicieux du laxisme, de l’assistanat et de la dépendance … le contraire de ce que l’on veut !

La troisième faute est l’incompréhensible aboulie des dirigeants de la Commission devant la réforme du cadre de gestion, les « règlements » et le contrôle financier. Ceux-ci pourtant, sont progressivement devenus la plus efficiente des causes d’inefficacité de la coopération. L’abus des procédures bloque les projets, brise les dynamiques de développement, démotive les « bénéficiaires » tout autant que les fonctionnaires, décrédibilise la politique étrangère de l’Union … et malgré cela, s’avère incapable de prévenir le mauvais usage de l'aide car il ne permet pas un contrôle au fond des décisions prises … là où se produisent les erreurs et les malversations véritablement importantes.

 

Questions posées

Un peu d’histoire… et quelques anecdotes

mes propres aventures avec la Commission… ou l’expérience critique nécessaire et suffisante de la Commission elle-même, de ses instruments et de plus de 60 pays en développement, en crise ou en guerre…

de la découverte de l’Amérique à la fossilisation bureaucratique

La routine de la coopération et ses trois grandes fautes

 

Première faute : le mauvais usage du concept de partenariat… ou comment la Commission se défausse de ses responsabilités

Le système de gestion par Co-direction assurait un partenariat responsable par le biais d’un contrôle partagé et immédiat du pouvoir et des responsabilités sur les stratégies et la gestion des projets. C’était sans doute trop pour la Commission, elle l’a abandonné en prônant généreusement « l’appropriation » de l’aide par les gouvernants assistés. L’appropriation, bien sûr, ne s’est pas faite dans le sens escompté et la Commission a cru pouvoir faire face en durcissant un cadrage procédural dont la pesanteur a progressivement sapé l’efficacité de l’action sans pour autant, permettre un contrôle au fond, des erreurs ou malversations vraiment importantes.

L’utopie de « l’appropriation » et le désengagement de la Commission culminent avec le développement de l’aide budgétaire dont les gouvernants locaux sont de facto, laissés maîtres dans le cadre d’un « Règlement » abscons et d’un contrôle financier paralysant… et le choix des experts est progressivement « nationalisé » aux dépens d’une indépendance minimale de jugement à l’égard des commanditaires et d’une certaine qualité dans les propositions.

Le flou règne aussi sur la définition des stratégies et la programmation qui se réduisent le plus souvent, à d’aimables compilations d’autres documents aussi longs et coûteux à mettre au point qu’ils sont peu opérationnels.

 

Deuxième faute : la confusion conceptuelle et un manque étonnant de créativité dans les stratégies et les approches de développement

Une « non-politique » au fil de l’eau … la Commission s’obstine à parler de « bénéficiaires » quand il faudrait promouvoir des acteurs responsables.

Les grands ouvrages de travaux publics excitent beaucoup d’intérêts, pas toujours très clairs, et dont les priorités ne sont pas évidentes…peu importe, le peuple et la Coopération paieront !

La croissance du « secteur moderne » n’est pas une réponse suffisante au problème de l’emploi … encore moins lorsqu’elle se réduit aux activités d’exportation. L’argent privé s’expatrie faute du cadre légal, judiciaire et institutionnel qui créerait la confiance.

Le vrai défi est de mettre en mouvement l’immense secteur informel rural et péri-urbain dont vit la grande masse de la population… il est au cœur de la problématique du développement et c’est là que se trouve le futur marché intérieur mais la Commission a peur car elle n’en maîtrise pas correctement les approches qui sont difficiles et exigeantes…

où il se confirme que la clarté stratégique n’est pas le point fort de la Commission : les « instruments » micro-projets et sécurité alimentaire par exemple, sont résolument inadaptés aux objectifs qu’on leur fixe et les approches sectorielles ouvrent la voie périlleuse de l’aide budgétaire dont la mauvaise gestion par les gouvernants locaux, renforcera plutôt le cercle vicieux de l’assistance et de la dépendance…sauf soudaine illumination des élites en matière de « gouvernance ».

et le développement urbain est pratiquement ignoré…

L’approche de co-financement avec les ONG est plus innovatrice… souvent, les ONG savent mais ne peuvent pas, la Commission pourrait mais elle ne sait pas… ou ne veut pas savoir !

 

Troisième faute : le cadre de gestion est mauvais… mais on le garde de peur que « tout » s’écroule

Tout bouge « dans le cadre » … et rien ne change ! c’est le système de gestion qu’il faut changer … en attendant, on réglemente !

Le « Règlement » et le contrôle financier sont devenus la plus « efficiente » des causes d’inefficacité de la coopération : le respect des procédures compte plus que les résultats… les responsables sont-ils conscients de la nécessité de la réforme ? en ont-ils peur ou leur esprit est-il paralysé dans les rets de la bureaucratie qu’ils ont eux-mêmes laissée se développer ? 

La situation confine au blocage : ces avatars de gestion retardent l’action, bloquent les dynamiques et font sombrer le taux d’efficacité des projets dont la plongée s’accélère depuis une dizaine d’années.

Les fonctionnaires sont découragés et beaucoup exaspérés : il y en a de toutes sortes, des bons et des mauvais mais le Règlement les paralyse tous ! …

Le fonctionnaire et le consultant, un couple obligé à l’allure parfois incertaine… les consultants dérangent lorsqu’ils « sortent du cadre » …

L’abus du « cadre logique » : un outil qui pourrait être utile … au même titre que le contrôle financier, s’ils étaient utilisés pour ce qu’ils sont et non pour se cacher !

 

Qu’importe tout cela ! il ne s’agit après tout, que de quelques milliards d’euro chaque année, de l’espérance de centaines de millions d’hommes et de la crédibilité de la politique étrangère de l’Union à l’égard des trois quarts des pays du monde !

 

 

 

3 - REAGIR POUR EXISTER DANS LE MOUVEMENT DU MONDE, …. « levez vous vite, orages désirés … »*

 

 

Résumé du chapitre

 

Face à ces enjeux vitaux, réagir contre la médiocrité implique que le petit bourgeois européen laisse ses fantasmes, cesse de culpabiliser et reprenne confiance pour conduire le mouvement. Journalistes et media, aidez-le à guérir de ses peurs au lieu de l’y enfermer ! Le monde ne lui en veut pas, ni la Chine ni les immigrés ni l’intégrisme musulman ni la revendication frénétique des valeurs asiatiques ne le tueront mais il doit accepter le changement sous peine de subir celui des autres !

La Commission doit reprendre la part de responsabilité dont elle s’est défaussée sous de mauvais prétextes. Les principes de co-décision dans l’orientation de l’aide et de co-direction dans sa gestion, sont les seuls à pouvoir instituer un partenariat responsable, capable de faire mieux que la tutelle coloniale ou le laxisme assistantialiste dont on ne veut plus.

Le secteur informel est la priorité absolue mais pour entraîner la masse dans un mouvement effectif « d’autonomisation » du développement, il faut abandonner l’esprit d’assistanat qui ne fait qu’entretenir les communautés et les pays dans le cercle vicieux de la dépendance et du clientélisme. Quant au secteur « moderne », entreprises et administrations, on ne le fera sortir de l’ornière qu’en « accompagnant » sérieusement les élites sur le chemin de la « gouvernance » et en évitant soigneusement de laisser la coopération à leur seules fantaisie et voracité.

Il faudra donc changer les méthodes : généraliser le dispositif de co-décision et co-direction, refondre les « règlements » en se débarrassant des procédures infertiles et mettre enfin, les « hauts responsables » de la Commission en face de leurs hautes responsabilités en évaluant comme il convient, leurs résultats et leurs compétences… Combattre enfin, la sclérose méthodologique qui guette les délégations dans leur microcosme, en ménageant les dispositifs nécessaires d’aération intellectuelle et de vivification des approches sur le terrain.

 

Questions posées

Les enjeux sont vitaux et la médiocrité n’est plus tolérable

 

Il est temps de changer d’approche et de méthode …. de l’assistanat à « l’autonomisation » des acteurs…aider les pauvres à enclencher et maîtriser leurs propres dynamiques…

 

Qu’elle laisse ses fantasmes et ses peurs… et l’Europe fera face aux défis du monde

Reprendre confiance et cesser de culpabiliser… le respect des autres se mérite…

Prendre la mesure raisonnée de l’évolution du monde : l’éveil de la Chine et des autres pays émergents pas plus que l’immigration, l’intégrisme musulman ou la revendication effrénée des valeurs asiatiques, ne sonnent le glas de l’Occident !

La vieille Europe a des acquis majeurs et les atouts qu’il faut. Elle doit revenir aux « fondamentaux » culturels qui ont fait sa force … la « révolution » est peut être déjà en marche et la France semble rattraper son retard… pour prendre la tête du mouvement ?

Pourquoi alors, le petit bourgeois européen ne guérirait-il pas de sa paranoïa ? journalistes et media, faites mentir Dante, redonnez-lui l’espérance au lieu de cultiver son égocentrique morosité !

 

Accompagner les élites sur le chemin de la « bonne gouvernance »… un partenariat qui ne soit plus une comédie… on ne laisse plus faire, on « co-opère » !

La coopération n’est pas un droit, elle se mérite, elle est fondée sur la confiance et le respect mutuels … le partenariat, seule pédagogie possible des élites pour une bonne gestion.

Co-décision dans les choix et co-direction dans l’action, la Commission doit reprendre la part de pouvoir et de responsabilité dont elle s’est défaussée sous de mauvais prétextes…

Mal-gouvernance ou contrôle partenarial ? L’équation est simple : la mal-gouvernance des élites est générale mais on ne peut pas supprimer l’aide aux peuples qui en ont besoin, il faut donc en contrôler sévèrement l’usage. La co-direction partenariale, unique alternative au laisser-faire assistantialiste d’un côté, à la tutelle néo-coloniale de l’autre. La Commission, la Banque Mondiale et les bailleurs doivent changer d’approche devant cette évidence et cesser de rêver à d’éventuels progrès spontanés de la « gouvernance » de nos partenaires en développement.

 

Viser juste, choisir les priorités correctes et les politiques efficaces

Le problème de l’aide n’est pas quantitatif, c’est la méthode qu’il faut changer …

D’abord, s’accorder sur les politiques et fixer les conditions du « contrat partenarial »… mais surtout, les faire respecter ou partir ! la coopération est un don, elle n’est pas un dû  et les raisons « politiques » souvent invoquées pour « continuer malgré tout » cachent mal un simple manque de courage politique de notre part …

Le secteur informel est la priorité absolue… abandonner la politique « cadeau » et rompre le cercle vicieux « assistance-dépendance » … il faut entraîner la masse des familles et des groupements locaux dans un vaste mouvement « d’autonomisation » technique et financière … les approches existent, il faut les mettre au cœur des politiques de coopération…

Les dynamiques de développement local naîtront ensuite, du couplage de l’approche globale et horizontale propre à l’informel avec les approches sectorielles normatives, par essence centrales et verticales, par le biais d’une planification conjointe des partenaires privés, associatifs et publics pour la réalisation de leurs objectifs prioritaires …

Et le secteur moderne ? les entreprises et l’administration publique ne sortiront de l’ornière de façon durable que si les élites s’obligent à mettre en place et dûment respecter un cadre légal, judiciaire et institutionnel fiable. En attendant, il faut les « accompagner » solidement sur le chemin de la « gouvernance » et se garder de laisser la coopération à leur seule fantaisie.

 

Déverrouiller le système de gestion, donner de l’air aux acteurs et reprendre la marche en avant… des milliards sont en jeu mais aussi la crédibilité de la coopération

Un contrôle efficace, ce serait bien , plus de résultats ce serait mieux !

Refondre complètement les divers règlements en les passant tous à « l’analyse de la valeur »… et n’en garder que l’utile.

Mettre en oeuvre partout le dispositif de co-direction matérialisant la co-responsabilité des deux partenaires qui co-opèrent… seul véritable moyen d’instiller une dose suffisante et durable de « bonne gouvernance » dans le comportement des dirigeants locaux.

Mesurer l’efficacité de l’action … évaluer les résultats et les compétences des responsables des diverses unités mais aussi des dirigeants des Commissariats et des Directions Générales … les « hauts responsables » ne sauraient être exonérés de leur haute responsabilité…

Ecarter les dangers de sclérose méthodologique qui guettent les Délégations dans leur microcosme, créer les réseaux qui favorisent l’innovation et la diffusion des meilleures approches et méthodes.

 

 

 

CONCLUSION ……… « l’Europe décidera-t-elle un jour, de rester l’Europe … »*  ?

Le premier objectif de la Coopération est d’assurer la place de l’Europe dans le monde et de renforcer sa capacité à en accompagner et pourquoi pas, à en piloter le changement.

Le deuxième est d’accompagner les pays partenaires sur la voie d’un développement responsable et autonome … Faute de le faire efficacement, les insuffisances des élites locales et les erreurs des bailleurs, plongeront les Etats dans l’anarchie, et le monde dans l’insécurité…

 

Pour une politique étrangère respectable, commençons par remettre la coopération en ordre de marche, c’est votre responsabilité … au travail Messieurs les Commissaires et les Directeurs Généraux… n’ayez pas peur !

 * Dans les titres, citations de Charles de Gaulle, Lamartine et Chateaubriand